February 19, 2008

Perth to Broome (1)

Western Australia (WA) a quelque chose de mythique. Le territoire est immense (le plus grand en Australie), peu peuplé et préservé car peu touristique. Et la distance est impressionnante. Sydney-Perth est à plus de 5h de vol et 3 jours en train (mythique Indian Pacifique qui malheureusement est bien trop cher).Autant dire que Sydney est plus proche de Singapour que de Perth ! WA est ainsi très isolé du reste de l'Australie et on a un peu l’impression d’être dans un autre pays.

Les autoroutes sont quasi désertes (a l’exception des road trains) ce qui fait que tous les automobilistes se saluent, bien contents de croiser une voiture après avoir parcouru 200km d’étendus infinies a éviter bétail, kangourous et goannas. Les autoroutes passent au milieu des cattle stations (l’équivalent d’un ranch comprenant des milliers de km2, en général plus de 5000km2) ou le bétail est laissé a l’abandon jusqu’au rassemblement (sans soin, eau ou nourriture donc ils survivent comme ils peuvent surtout en période de sécheresse -et c’est vraiment survivre- ou meurent vu les cadavres). Ces cattle stations ne se rencontrent qu’en Australie et sont les plus grands au monde (le plus grand -Anna Creek Station- se trouve en South-Australia avec 24000km2 de superficie).

La nature y est aussi unique et très diverse : les requins baleines, tortues de mer et poissons tropicaux de Ningaloo Reef, les baobabs des Kimberley, les plus anciennes formes de vie sur terre de Shark Bay, les déserts du outback et les températures record du Pilbara.

Apres un horror-start a Perth (dormir avec des bed bugs), la visite éclair de Perth et Fremantle, nous avons commencé notre voyage par New Norcia, une ancienne ville monastère (1847) construite par des Bénédictins espagnols. La ville ne comprend que 2 écoles (vides), une église, un moulin et le monastère. On a l’impression que le temps s’est arrêté car la ville est déserte et seuls quelques moines continuent à vivre dans le monastère.

En continuant vers le nord, nous passons par Cervantes et Namburg NP avec ses célèbres Pinnacles qui sont des formations de calcaire provenant de coquillages. Le désert des Pinnacles comprend des milliers de ces formations de calcaires de taille différentes et les voir au lever ou au coucher du soleil est un must.

Une visite au musée de Geraldton nous permet de découvrir l’histoire sordide du Batavia, un bateau néerlandais de la compagnie des Indes du XVIIème siècle échoué sur les coraux, non loin de l’archipel des Albrohos, le long de la cote de Geraldton.

Entre Geraldton et Kalbarri, nous tombons sur une des vues les plus curieuses de tout le voyage: un Pink Lake (lac rose). La vue de ce lac rose (qui en fait est un lagon donc très riche en sel) a quelque chose de surréaliste et d’incroyable. La couleur de ce lac est due à une micro algue (Dunaliella Salina) qui contient une forte concentration de β-carotène (qui protège sa chlorophylle de la surexposition lumineuse par des pigments rouges). Dunaliella Salina et sa massive concentration en β-carotène est utilisé en cosmétique et dans les suppléments diététiques.

A Kalbarri, nous visitons le Kalbarri National Park avec sa majestueuse Murchison river qui a taillé les gorges de forme surprenante (comme le Z-Bend en forme de z), ses magnifiques gorges rouges, ses falaises et bien sur l’océan indien. Les températures deviennent difficilement supportables dans le Park et les quelques promenades rendus difficiles par la chaleur et la soif. Les 4L d’eau par jour et par personne ne sont pas un mythe.

Apres 4h de route sans rencontrer âme qui vive, nous arrivons dans Shark Bay, Patrimoine mondial de l’Unesco pour ses stromatolithes, la diversité de sa flore(végétation endémique a la région dont certaines plantes nouvelles pour la science), sa faune marine (la plus grande population de dugongs au monde mais aussi de nombreuses espèces de serpents de mer, tortues de mer, dauphins, baleines,…), le plus large (4800 km2), le plus varié et le plus riche bancs d’herbiers au monde et enfin le projet Eden. Les invasions d'espèces importées (l’Australie possède le record mondial de l’extinction des espèces natives depuis l’arrivée du Capitaine Cook) par les colons européens comme le chat, le renard, le lapin ont causé beaucoup de tort a cette région. Ce projet Eden est un sanctuaire ou les espèces importées ont été éradiqué pour permettre aux espèces natives et en voie d’extinction (souris de Shark Bay, Bilby,…) de revenir et se reproduire et en isolant toute la région d’une barrière électrique. Ainsi beaucoup d’espèces de petits marsupiaux mais aussi serpents et oiseaux sont sauvé de l’extinction. De très bon augure pour ce petit paradis terrestre (et maritime).

Le premier stop est Hamelin Pool avec ses Stromatolithes (structures solides créées par une association de cyanobactéries) considérés comme des fossiles vivants, semblables aux premiers organismes vivants sur terre, il y trois milliards d'année qui ont sans doute contribuée à créer notre atmosphère riche en oxygène. Hamelin Pool présente la plus grande variété de stromatolithes au monde.

Apres Hamelin Pool nous continuons par Denham et surtout Monkey Mia ou les dauphins sont observables tous les jours depuis la plage. Ces 2 villes (enfin Monkey Mia n’est pas une ville mais juste un caravan park) sont très isolées et reçoivent la visite d’un flying doctor deux fois par semaine (docteur venant en avion dans les régions isolées de l’Australie). Nous avons pu voir les dauphins venir aux bords de la plage pour être nourris par les touristes (très contrôle par les Rangers pour limiter l’interaction humain- dauphins). Nous n’avons malheureusement pas été sélectionné pour donner un poisson aux dauphins (ils ne choisissent que des enfants et les dauphins n’ont pas le droit a plus de 3 poissons par jour pour qu’ils continuent a chasser).

La seule accommodation à Monkey Mia est le Caravan Park qui est horrible et surpeuplé, cher, sale, sans ombre pour le campervan (donc en plein soleil avec des températures de plus de 35C, imaginez la fournaise).

En repartant, nous nous arrêtons a Shell Beach (plage des coquillages) ou les coquilles des mollusques décédés se sont accumulées sur un ensemble de plages de plus de 120 km de long .Il en résulte une plage d'un blanc éclatant constituée uniquement de petites coquilles (qui peuvent parfois faire plus de 10 mètres d'épaisseur) !

Shark Bay m’a fait verser quelques larmes de bonheur en voyant la beauté des lieux même si il est vrai qu’il y a peu de choses a faire (région très isolée, la plupart des endroits accessibles uniquement par 4*4, besoin d’un bateau). Et surtout dans mon cas, Shark Bay représente un rêve de jeunesse quand je voulais devenir océanologue et naviguer sur le Calypso avec le Capitaine Cousteau !

No comments: